La monétisation des données observables permettra de départager les meilleurs acteurs du marché

Imaginez que vous achetiez une assurance pour votre voiture uniquement sur la base de votre comportement de conduite réel plutôt que sur des prédictions basées sur le nombre de contraventions pour excès de vitesse que vous avez reçues ?

Tesla propose une assurance basée uniquement sur le comportement de conduite «∘observable∘» en temps réel. Les véhicules Tesla « observent » et mesurent le comportement de conduite à l’aide de capteurs pour établir un score de sécurité mensuel. On estime que les conducteurs moyens pourraient économiser de 20 à 40 % sur leur police d’assurance et que les conducteurs les plus vigilants pourraient économiser de 40 à 60 %.

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«∘Le concept de capacité d’observation appliquée est une question de clarté plutôt que de créativité, car il est basé sur les actions avérées des parties prenantes, plutôt que sur leurs intentions∘», a déclaré David Groombridge, vice-président analyste, lors de la conférence Gartner IT Symposium/Xpo™. « Même si nous ne savons pas comment la décision a été prise ou si elle a été mise en œuvre différemment de ce que nous avions prévu, nous pouvons observer les résultats concrets au travers des données. En incluant le contexte dans lequel ces données ont été recueillies, puis en utilisant l’IA pour analyser et formuler des recommandations, nous pouvons créer une boucle de rétroaction qui permet à une entreprise de prendre plus rapidement et plus précisément de futures décisions.∘»

En appliquant méthodiquement les principes de l’observabilité, les entreprises peuvent accélérer leur vitesse de réaction et optimiser leurs opérations en temps réel.

Gartner prévoit que d’ici 2026, 70 % des entreprises qui auront appliqué avec succès ce concept parviendront à réduire le temps de latence de la prise de décision, ce qui leur permettra d’obtenir un avantage concurrentiel pour les processus commerciaux ou informatiques ciblés.

« La valeur commerciale de cette capacité d’observation consiste à utiliser des informations disponibles au niveau opérationnel pour comprendre ce qui se passe réellement en interne », explique Frances Karamouzis, vice-présidente analyste. « Les données observables sont précieuses parce qu’elles ne sont pas basées sur des intentions, des obligations ou des promesses, mais plutôt sur des actions confirmées des parties prenantes, ce qui en fait une véritable source de prise de décision basée sur des faits. »

La capacité d’observation appliquée permet aux entreprises d’utiliser leurs outils de gestion des données pour obtenir un avantage concurrentiel. Quand elle est planifiée stratégiquement et exécutée avec succès, cette méthode s’est révélée être une approche très efficace pour les prises de décision guidées par les données.

Les capacités d’observation des données sont rapidement mises en place dans un certain nombre de services des entreprises :

• Infrastructure et opérations
• Applications
• Services commerciaux

Le concept d’observabilité ne relève pas d’une seule technologie ou d’un seul marché bien déterminé. Il s’étend à de nombreux métiers et strates de la société, avec des outils permettant d’enrichir les données observables qui sont générées. Le plus souvent, les résultats sont mis à la disposition des utilisateurs dans le cadre de solutions d’analyse et d’aide à la décision.

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• On entend par là la capacité à comprendre ce qui se passe à l’intérieur d’un système sur la base des données externes émises par ce système. Pour être observable, il faut que les données exploitables provenant de sources multiples soient correctement mises en relation, optimisées et enrichies en fonction du contexte. 

• Les données observables font référence à toutes les variables qui peuvent être observées et directement mesurées. Pour une entreprise, elles proviennent souvent de l’un ou de plusieurs systèmes informatiques déjà en place. 

• La capacité d’observation appliquée est la mise en œuvre de données observables dans le cadre d’une approche hautement orchestrée et intégrée entre les fonctions commerciales, les applications et les équipes d’infrastructure et d’exploitation. Elle permet de raccourcir le délai entre les actions des parties prenantes et les réactions de la société et donc de planifier de manière proactive les décisions commerciales.

Les trois éléments clés de la capacité d’observation appliquée sont les suivants :

1. Démocratisation des perspectives. Chaque entreprise dispose d’énormes quantités de données observables sous la forme d’artéfacts numérisés. Toute la difficulté consiste à convertir ces données en un ensemble de capacités efficaces, en particulier entre les différents services de l’entreprise. 

2. De multiples strates de données concomitantes se côtoient dans différentes entités de la société : infrastructures, middleware, applications, données, flux de travail fonctionnels et processus d’entreprise. Les responsables commerciaux et informatiques de chacune de ces différentes sphères étudient souvent déjà divers outils permettant d’assurer une observation, mais en les réunissant, vous obtiendrez une bien plus grande valeur ajoutée. 

3. La mise en œuvre peut s’avérer difficile, complexe et longue en raison des exigences combinées des multiples strates des processus parallèles. Toutefois, elle peut être divisée en différentes phases cohérentes. Cela doit se faire dans le cadre d’un plan stratégique global rigoureux ou d’un schéma directeur pour l’ensemble de l’entreprise.

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La capacité d’observation appliquée aide les entreprises à réagir pratiquement en temps réel. La rapidité des réponses permet de satisfaire et de fidéliser les clients. Des circuits de rétroaction plus courts entre les actions des parties prenantes et les réactions de la société permettent de planifier de manière proactive les décisions commerciales en fonction des actions des clients qui sont positives, négatives ou indécises (ou pour lesquelles on manque d’informations). Par exemple, un circuit de rétroaction positif entre le comportement du client et les mécanismes de récompense peut être un facteur clé de différenciation pour accroitre la fidélité du client. Dans le même ordre d’idées, le recours au comportement réel du client comme mesure du risque peut réduire l’exposition au risque comparativement à l’utilisation de modèles de clientèle théoriques.

Pour résumer :

• Le recours aux actions réelles des parties prenantes, plutôt qu’à leurs intentions ou aux prédictions, grâce à une orchestration des données très poussée par les responsables informatiques, permet de bénéficier d’un avantage concurrentiel.

• Pour réussir, il est essentiel de prendre de meilleures décisions, plus rapides, plus cohérentes et plus efficaces, tant au niveau de l’entreprise qu’au niveau des services informatiques.

• La capacité d’observation n’est pas une prévision ou une prédiction, mais plutôt une source de prise de décision qui repose véritablement sur des données probantes.

David Groombridge est un vice-président analyste au sein de l’équipe des responsables informatiques et des professionnels techniques de Gartner Research & Advisory. Il conduit des analyses sur toutes les phases du cycle des approvisionnements informatiques, en se focalisant plus particulièrement sur les meilleures pratiques en matière d’approvisionnement en services externalisés de postes de travail numériques, en services d’infrastructure hybride et en hébergement de systèmes SAP. Il conseille les clients dans le cadre de la sélection des fournisseurs, de la tarification, de la structure et des conditions des contrats, ainsi que des négociations commerciales.

Frances Karamouzis est vice-présidente analyste au sein du groupe Gartner Research & Advisory. Elle se concentre sur l’IA, l’hyper-automatisation (y compris l’automatisation des processus robotiques et la modélisation des décisions), ainsi que sur les services commerciaux et informatiques qui favorisent l’obtention de résultats. Mme Karamouzis se concentre sur les recherches portant sur la planification stratégique, les évaluations, les analyses de rentabilité et les capacités de prestation de services, ainsi que sur les tendances de rupture.