Faites-vous preuve de microgestion à l'égard de vos télétravailleurs ? Reconnaissez-le, puis remédiez-y.

Alors que le télétravail se généralise pour de nombreux employés, certains dirigeants tombent dans le piège de la microgestion des employés, une pratique qui finit par nuire à l'engagement, à la motivation, à la productivité et à la confiance des collaborateurs. Ne cédez pas au découragement : vous pouvez encore vous en abstenir grâce à ces actions.

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« Qu'ils l'admettent ou non, les adeptes de la microgestion ont généralement l'impression qu'ils ne peuvent pas faire confiance aux employés pour accomplir leur travail en dehors de l'environnement physique du bureau », explique Daniel Sanchez Reina, vice-président analyste chez Gartner. « Les employés qui ne se sentent pas en confiance perdent confiance en eux et sont moins productifs. Les responsables qui sont coupables de microgestion entravent la créativité et la croissance. Ils doivent prendre des mesures et corriger à la fois leurs propres comportements et les exigences qu'ils imposent à leurs équipes. »

5 questions pour déterminer si vous êtes un adepte de la microgestion

Vous vous demandez si vous êtes enclin à faire de la microgestion dans le contexte du télétravail ? Posez-vous ces questions :

1. Suis-je souvent préoccupé par la productivité des employés ou la remets-je en question (ouvertement ou tacitement) ?
2. Suis-je constamment désireux d'être informé de la moindre avancée ?
3. Est-ce que je jette un coup d'œil aux archives des systèmes pour vérifier que quelqu'un a bien fait ce que je lui ai demandé ?
4. Est-ce que je me surprends à limiter l'autorité des autres pour pouvoir continuer à participer à des projets ?
5. Ai-je du mal à déléguer des tâches parce que je ne suis pas sûr qu'elles seront réalisées adéquatement ?

Si vous avez répondu oui à l'une de ces questions, vous êtes probablement un microgestionnaire.

Mesures à prendre pour limiter la microgestion

Pour éviter de passer de la supervision à la microgestion avec les télétravailleurs, adoptez deux types de mesures :

• Les mesures personnelles. Ce sur quoi vous devez travailler par vous-même pour maîtriser vos tendances à la microgestion.
• Les mesures qui concernent les collaborateurs. Ce que vous devez faire avec les membres de votre équipe pour instaurer la confiance et vous impliquer de la bonne manière au bon moment.

Si vous pensez que ces derniers peuvent également se livrer à la microgestion, veillez à rediriger ces actions vers les responsables de votre équipe de direction.

Domptez le microgestionnaire qui sommeille en vous

Lorsqu'il s'agit d'actions personnelles, adoptez de nouvelles approches pour interrompre toute forme de microgestion. Par exemple :

• Répondez à quelques questions clés pour identifier les erreurs que vous commettez. Demandez-vous : Est-ce que je contribue vraiment à la création de valeur de l'entreprise avec le temps que je consacre à la supervision aujourd'hui ? Pourrais-je réserver ce temps à des activités plus stratégiques ? Demandez-vous ce que vous pourriez réaliser si vous redirigiez votre attention sur d'autres tâches. Prévoyez régulièrement des moments dans votre emploi du temps pour vous pencher sur ces questions.
• Définissez une échelle de la perfection de 1 à 10 (la perfection peut faire référence au degré de fonctionnalité d'un projet ou d'un produit, par exemple). Demandez-vous si vous ne cherchez pas à obtenir un 10 alors que la note de 8 est suffisante.
• Répétez : « ma façon de faire n'est pas la seule façon de faire et forcément la plus aboutie. » Appliquez la règle des 80/20 : dans 80 % des cas, laissez un employé gérer une activité à sa façon. Dans 20 % des cas, guidez l'employé pour lui permettre de réaliser cette activité comme vous le désirez.

Faites plus confiance aux autres, réduisez votre implication

Et pour les actions qui concernent les autres collaborateurs, suivez d'abord la règle d'or en matière de management des télétravailleurs : privilégiez avant tout la confiance. Laissez les membres de votre équipe résoudre les problèmes de manière autonome. Réduisez le nombre d'étapes de vérification (réunions de contrôle). Demandez-vous comment votre équipe bénéficiera de votre engagement et non comment vous bénéficierez de la participation de votre équipe.

Fixez des lignes de conduite à respecter en amont, pendant et après la réalisation de toute activité afin d'éviter de faire de la microgestion. Par exemple :

• Responsabilisez les membres de l'équipe. Assurez-vous que les membres de l'équipe comprennent tous les implications et les objectifs des tâches qui leur sont confiées, expliquez comment leurs activités contribuent à la réalisation des objectifs de l'entreprise et fournissez à chacun les ressources dont il a besoin pour accomplir son travail.
• Concentrez-vous sur les résultats. Ne perdez pas de temps à analyser le temps que l'équipe consacre à la réalisation des tâches ou la manière dont elle s'y prend. Le plus important est qu'elle parvienne à réaliser les objectifs dans les délais convenus.
• Faites preuve de souplesse. Donnez aux gens la possibilité de travailler au moment, à l'endroit et de la manière qui leur permettra d'être les plus créatifs et productifs.
• Anticipez le scénario le plus défavorable. Cela permet aux collaborateurs de se sentir en confiance et rassurer quant à leur capacité à gérer les problèmes.
• Ne cherchez pas à rejeter la faute sur les autres. Les reproches sapent instantanément l'estime de soi et compromettent les relations de confiance avec vos employés. Concentrez-vous sur les leçons à tirer des échecs. Laissez votre équipe déterminer comment faire mieux la prochaine fois.

N'oubliez pas : les dirigeants qui s'efforcent de ne pas microgérer leurs subordonnés lorsqu'ils télétravaillent verront leurs équipes prospérer au bout du compte. Qui refuserait de bénéficier de ces résultats ?